Quand le monde des écrans est plus attirant que la vraie vie

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Cette chronique a été écrite dans le cadre du projet PISE, financé par le Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC). Chaque mois, nous répondons à une question qui nous a été posée par des parents lors de colloques ou de conférences.

Ce mois-ci, nous nous intéressons à la question suivante : mon enfant n’aime rien d’autre qu’utiliser les écrans pour s’amuser, comment puis-je l’intéresser à autre chose ?

L’avènement des appareils intelligents portatifs comme la tablette ou le cellulaire a fait en sorte que, de nos jours, un seul écran (qui tient dans une poche!) sert à travailler, étudier, communiquer, socialiser et se divertir (Gagné, 2023). Compte tenu de leurs multiples fonctions, voir des jeunes le nez collé sur leur écran est fréquent. Bien que la diversité des contenus accessibles à l’écran soit infinie, plusieurs parents constatent que plus le temps passé sur l’écran est grand, plus la diversité des intérêts de l’enfant s’amenuise.  Soutenir et maintenir des intérêts diversifiés chez les jeunes revêt donc une importance particulière, puisque c’est ainsi qu’ils apprendront à se connaître et à trouver des choix d’études et de carrière cohérents avec leurs intérêts (OCCOQ, 2010).

Certains parents limitent le temps d’écran de leurs enfants afin de respecter la recommandation promue par le gouvernement du Québec (2024), soit passer moins de deux heures par jour sur les écrans. Bien qu’il semble aller de soi que votre enfant trouvera matière à occuper son temps libre, plusieurs jeunes ont besoin d’accompagnement pour trouver des alternatives afin de s’occuper sans écran (Société canadienne de pédiatrie, 2017).

Que faire alors, quand on a un horaire chargé, pour trouver des façons originales de garder notre enfant loin du téléphone ou de l’ordinateur ? Voici quelques pistes de réflexion…

Bouger, interagir, lire et plus encore !

Une option intéressante est de créer une liste d’activités à faire seul et sans écran en collaboration avec son enfant avant de lui demander de limiter son temps d’utilisation d’écrans. Une autre option intéressante est d’encourager son enfant à participer à des activités parascolaires pour combler les périodes libres après les classes. En effet, les jeunes passent souvent du temps seuls à la maison après les classes et ce temps de transition entre la journée d’école et l’arrivée du parent peut être passé sur les écrans sans supervision (Oberle et al., 2020). En encourageant vos enfants à participer aux activités parascolaires, vous leur permettez de développer des passions et de diminuer le temps d’écran pour lequel l’accompagnement parental est souvent impossible. En plus de trouver des activités de substitution à l’écran, le parent peut guider l’enfant à prendre conscience du temps qu’il passe devant l’écran. Pour soutenir cette démarche, CAPSANA proposedes défis et des astuces, par exemple, le défi 24h sans écran. En France, plusieurs villes organisent le défi 10 jours sans écran (Association 10 jours sans écran, 2024) afin de sensibiliser les jeunes et leurs parents à l’importance de limiter le temps d’écran. De petits carnets sont proposés aux élèves du primaire afin qu’ils notent leurs progrès quotidiennement et qu’ils aient des idées d’activités sans écran à faire quand il pleut par exemple (Association 10 jours sans écran, 2024).

En somme, si vous souhaitez que votre enfant diminue son utilisation des écrans, il est important de le soutenir en lui proposant des activités de substitution qui l’amèneront à interagir avec d’autres et à découvrir de nouveaux intérêts. Cette démarche de diminution d’usage des écrans n’a pas à se vivre de façon solitaire, elle peut se vivre en famille, ou à l’école (comme le propose le défi 24h), ou encore en communauté (comme le défi 10 jours sans écran).

Si vous désirez contribuer à la connaissance à propos des répercussions des écrans chez les jeunes et que vous êtes le parent d’un enfant entre quatre et douze ans, nous vous invitons à le faire en remplissant ce questionnaire en ligne. En participant, vous serez éligible au tirage de cinq certificats-cadeaux de 100$ tirés parmi les personnes qui auront rempli le questionnaire.

Références bibliographiques  

Association 10 jours sans écran. (2024). Badges, affiches et carnets de bord. https://10jourssansecrans.org/defi-collectif/badges-affiches-et-carnets-de-bord/

Capsana.(s.d.).24h PAUSE : 6 conseils pour bien en profiter. https://pausetonecran.com/24h-sans-ecran-6-conseils-pour-bien-en-profiter/

Gagné, A. (2023).  Mon enfant et les écrans: quoi en penser? Comment les gérer? https://www.youtube.com/watch?v=v32d7UJ_aDk&list=PL2XzWNu86HsJpQVBWJ-XHEaI25WCRHP4t&index=9

Gouvernement du Québec. (2024). Utilisation équilibrée des écrans chez les jeunes. https://www.quebec.ca/sante/conseils-et-prevention/saines-habitudes-de-vie/utilisation-saine-des-ecrans-chez-les-jeunes

Oberle, E.,Ryan Ji,  X., Kerai, S. Guhn,  M., Schonert-Reichl, K.A. et Gadermann, A.M.(2020). Screen time and extracurricular activities as risk and protective factors for mental health in adolescence: A population-level study. Preventive Medicine, 141. https://doi.org/10.1016/j.ypmed.2020.106291

Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec.(2010). Guide d’évaluation en orientation. https://www.orientation.qc.ca/medias/iw/Le-Guide-d-evaluation-en-orientation.pdf

Société canadienne de pédiatrie. (2017). Le temps d’écran et les jeunes enfants : promouvoir la santé et le développement dans un monde numérique. Paediatrics & Child Health, 22(8), 469–477. https://doi.org/10.1093/pch/pxx121