Quand l’équilibre budgétaire est plus important que les services aux élèves

Chers parents,
Ceci n’est pas le mot que je souhaitais vous écrire en cette fin d’année scolaire 2024-2025. Mais il ne faut pas se mettre la tête dans le sable : notre réseau éducatif et nos écoles sont malmenés.
Le gouvernement demande à chaque centre de services scolaire de faire des économies de plusieurs millions, et ce, tout en continuant d’améliorer le taux de réussite, de construire et rénover des écoles, d’offrir des programmes pédagogiques particuliers, de prévenir la violence, etc.
Dans une entrevue réalisée cette semaine, le ministre de l’Éducation a indiqué qu’il demandait aux CSS et aux écoles de préserver le plus possible les services aux élèves, mais n’a pu garantir que chaque élève aura tout ce dont il a besoin. Il s’en remet aux CSS pour faire des choix.
Depuis quelques jours, alors que l’année scolaire tire à sa fin, des réunions extraordinaires de conseils d’établissement, conseils d’administration de CSS, comités consultatifs de gestion, comités de répartition des ressources sont convoquées pour refaire des calculs et trouver des solutions.
Tous les acteurs du réseau semblent d’accord : cette décision aura des impacts sur les élèves. Encore une fois, ce seront les élèves vulnérables ou en difficulté qui écoperont, car ce seront les services « complémentaires », autrement dit les services essentiels pour nos élèves ayant des besoins particuliers, qui passeront au couperet.
Certains centres de services scolaires pourront trouver des voies de passage, mais d’autres indiquent déjà que réorganiser leur budget sans couper dans les services aux élèves sera impossible.
Certaines solutions ont déjà été proposées par des parents engagés et méritent d’être explorées :
- Connaître les règles budgétaires au printemps plutôt qu’à l’été ou l’automne pour que les budgets initiaux puissent les prendre en compte.
- Réviser la taxe scolaire.
- Mutualiser des services, comme des services d’imprimantes, entre les CSS sans perdre le budget consacré à ce service.
- Permettre l’utilisation des surplus dégagés l’année précédente.
- Permettre l’utilisation des enveloppes non utilisées pour offrir d’autres services éducatifs plutôt que de devoir les retourner au ministère de l’Éducation.
Il s’impose de changer nos façons de faire, mais il faut la latitude et le temps pour le faire, et il faut y réfléchir, ensemble.
Dans les conditions actuelles, je ne peux croire que les services aux élèves ne seront pas touchés. Je suis inquiète et j’ai plusieurs questions.
Dans quelle voie nous embarquons-nous pour le futur du Québec? Pour l’avenir de nos enfants? Si l’éducation est la priorité du Québec, comment en sommes-nous arrivés là?
Est-ce qu’atteindre l’équilibre et respecter les budgets est plus important qu’offrir aux élèves les services dont ils ont besoin? Poser la question, c’est y répondre.
Quel moment le gouvernement a choisi pour dévoiler ce nouvel « effort budgétaire »! Le début de l’été, la période pendant laquelle les yeux des parents et de toute la population se tournent vers les vacances et les plaisirs estivaux.
Chers parents, oui, profitons des plaisirs de l’été et du temps passé en famille. C’est essentiel. Mais revenons mobilisés à la rentrée scolaire pour nos assemblées annuelles dans nos écoles, pour nos premières rencontres de comités de parents et de conseils d’administration des CSS. Parlons des impacts des décisions prises et proposons des pistes de solutions. Continuons à demander les services dont nos enfants ont besoin tout en collaborant avec le personnel et en participant à la vie scolaire autant que nous le pouvons.
Un Conseil général des parents délégués à la FCPQ est prévu le 11 septembre. Les parents siégeant sur les instances demeurent en poste jusqu’aux prochaines élections ou désignations; ce sont donc les déléguées et délégués 2024-2025 qui y sont attendus. Ce sera l’occasion d’arriver avec vos pistes de solutions pour orienter les actions de votre Fédération.
Je vous souhaite un très bel été et je vous donne rendez-vous à la rentrée!
Mélanie Laviolette
Présidente