Passe-Partout : quels sont ses effets sur la réussite scolaire?

Depuis près de cinquante ans, le programme éducatif Passe-Partout aide de nombreux enfants du Québec à mieux s’intégrer à l’école. Or, quel est l’impact concret de ce programme sur le développement à long terme des élèves durant leur parcours scolaire?

Une étude publiée par le ministère de l’Éducation en mai 2025 a tenté de répondre à cette question en analysant plusieurs types de données, dont les résultats aux épreuves ministérielles de secondaire 4 et 5. Découvrons ensemble les points les plus intéressants de cette étude.

D’abord, un peu de contexte 

Passe-Partout a été créé en 1978 pour réduire les difficultés de développement des jeunes enfants, particulièrement dans les milieux défavorisés. Sa mission est de donner à tous les jeunes du Québec les mêmes chances de réussite scolaire et de soutenir les parents dans leur rôle éducatif, qui est crucial pour le développement de leur enfant.

À l’origine, le programme comportait trois volets : une émission destinée aux jeunes enfants de quatre ans (que vous connaissez certainement), des cahiers d’activités pour améliorer les relations parent-enfant et des rencontres de parents offertes dans les commissions scolaires. Aujourd’hui, seul le troisième volet reste encore actif et est offert par 45 CSS et commissions scolaires.

Qu’indiquent les résultats des épreuves ministérielles?

Pour calculer les résultats de l’étude, l’équipe de recherche a regroupé les données provenant d’un groupe total de 162 466 élèves, dont 42 832 enfants, soit environ 26 % du nombre total, ont participé au programme.

L’étude montre que, parmi les élèves recensés, ceux qui ont participé au programme Passe-Partout ont obtenu, en moyenne, des résultats plus élevés pour les épreuves ministérielles d’histoire et de sciences que les non-participants. À l’inverse, leurs notes pour les épreuves de français, d’anglais et de mathématique sont généralement restées plus faibles par rapport au reste du groupe.

Des données scolaires très intéressantes

D’autres données importantes concernant la réussite scolaire des élèves ont été notées dans l’étude. En résumé, les participants du programme Passe-Partout :

• Ont obtenu en plus grand nombre un diplôme d’études secondaires (68,8 % contre 66,5 %) ou pour une autre qualification (11,9 % contre 10,2 %);
• Ont redoublé moins souvent une année que les non-participants au primaire (15,6 % contre 17 %) comme au secondaire (27,4 % contre 31,5 %);
• Ont sorti moins souvent de l’école sans diplôme ni qualification (8,4 % contre 10,4 %);
• Avaient moins besoin de suivre un plan d’intervention à cause de difficultés d’apprentissage au primaire (26,3 % contre 29,3 %) ou au secondaire (31,7 % contre 33,4 %).

Qu’en est-il des parents, dans tout ça?

Les résultats obtenus par l’étude indiquent que les enfants et les parents inscrits au programme ont, en moyenne, des conditions de vie moins avantageuses que les non-participants. De plus, ils suggèrent que certains facteurs ont une plus grande importance que d’autres sur la participation aux rencontres Passe-Partout.

Par exemple, les personnes nées à l’étranger et parlant une langue maternelle autre que le français sont souvent moins intéressées à intégrer le programme. Le revenu moins élevé d’un ménage et le statut monoparental d’une mère sont aussi associés à une réduction de la prédisposition à participer aux rencontres Passe-Partout.

Fait intéressant : les mères d’un ménage sans diplôme ou avec un diplôme d’études collégiales montrent plus d’intérêt à inscrire leur enfant à Passe-Partout, alors que c’est le contraire chez les pères ayant les mêmes caractéristiques. D’autres facteurs, comme le sexe de l’élève, n’ont cependant aucun impact sur l’intégration au programme.

Que peut-on retenir de ces résultats?

Comme nous pouvons le constater, le programme Passe-Partout a des effets généralement positifs à long terme sur la réussite des élèves. Il s’agit d’une initiative importante pour favoriser la persévérance scolaire et l’obtention d’un diplôme dans les CSS et les commissions scolaires qui offrent ce programme.

Pour ces raisons, l’accessibilité à Passe-Partout devrait absolument être priorisée, surtout chez les personnes immigrantes et les ménages à faible revenu. Ainsi, le programme pourra continuer à se rapprocher de son objectif original et favoriser le développement futur de la société québécoise.

Pour obtenir plus d’informations à propos de l’étude, n’hésitez pas à consulter le lien suivant.