Mes services professionnels publics en éducation, je les ai tatoués sur le cœur

Jacques Landry, président de la FPPE (CSQ) 

Le réseau de l’éducation s’extirpe péniblement de la pandémie alors que le niveau d’anxiété des élèves augmente, que les problèmes de santé mentale persistent et que les retards scolaires creusent le fossé entre les élèves en difficulté et leurs camarades de classe.  

Pendant ce temps, notre nouveau ministre, Bernard Drainville, dit vouloir mettre des efforts accrus pour favoriser la réussite des élèves en difficulté de comportement et d’apprentissage.

Dans l’atteinte de cet objectif, l’expertise du personnel professionnel de l’éducation est incontournable.

Des services privés trop chers et inadaptés à la réalité scolaire 

Pourtant, les écoles québécoises peinent à attirer et à retenir suffisamment de personnel professionnel pour répondre aux besoins grandissants des élèves. Il suffit de mentionner que plus de 500 postes professionnels sont vacants depuis 2 ans au Québec.  

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Les centres de services et commissions scolaires se tournent à très grand frais vers le privé pour arriver à répondre aux besoins de base. Au moins 65% des organismes scolaires ont recours à cette pratique pour offrir des services éducatifs complémentaires. 

Aussi, certains sondages, dont celui réalisé par la Fédération des comités de parents du Québec, montrent que jusqu’à 94% des parents ont dû consulter au privé relativement aux défis scolaires de leur enfant. En cette période d’inflation, je crains que cette facture devienne insoutenable pour la majorité des familles qui devront faire un choix cruel entre l’épicerie et l’orthophonie.  

Pourtant, il est démontré que faire affaire avec les services privés coûte vraiment plus cher que pour les mêmes services rendus par du personnel public. Les taux exigés par le privé varient de 60$/h à 350$/h, soit bien au-delà des salaires horaires du personnel professionnel du réseau scolaire, qui étaient par exemple de 26,23$/h à 48,59$/h pour une orthophoniste en 2020-2021.  

En plus de l’ampleur des coûts, il est inquiétant de constater que cette pratique est très peu encadrée. Bien des organismes scolaires semblent avoir perdu le contrôle des sommes engagées, notamment à cause de la décentralisation des budgets vers les écoles. 

Le Protecteur du citoyen lui-même s’inquiète du recours accru aux services privés, qu’il qualifie de « fausse solution à un vrai problème ».

Investir pour de meilleurs services à l’école, par l’école, pour l’école, pour l’élève 

Il est documenté que les services professionnels les plus efficaces en éducation sont ceux qui sont donnés dans le milieu de vie de l’élève, en concertation avec son enseignante ou son enseignant, les autres intervenantes et intervenants qui gravitent dans son orbite et ses parents : ce sont les services professionnels publics. Continuer à dépenser des sommes exorbitantes pour des services privés qui s’adaptent difficilement au contexte scolaire n’est pas la meilleure solution pour répondre aux besoins des élèves. 

Je suis plus que conscient des difficultés que connaissent les organismes scolaires à retenir et à attirer du personnel professionnel auprès des élèves. C’est cependant une évidence pour moi qu’il faut investir dans de meilleures conditions au public pour qu’ils puissent continuer de mettre leur expertise à profit là où ça compte le plus, près de l’élève. Parce que comme bon nombre de parents, d’enseignantes et enseignants, de citoyennes et citoyens, mes services professionnels publics en éducation, je les ai tatoués sur le cœur.   

Jacques Landry, président de la FPPE (CSQ) 

Jacques Landry, est président de la Fédération des professionnelles et professionnels de l’Éducation du Québec, la FPPE (CSQ), qui compte parmi ses membres différentes catégories de personnel dans les secteurs administratif, pédagogique et dans les services directs aux élèves (entre autres, psychologues, psychoéducatrices et psychoéducateurs, orthophonistes, conseillères et conseillers d’orientation, orthopédagogues, etc.).  

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