Être parent au Québec – Stressés, mais heureux !

Annie Goudreau, adjointe à la recherche et aux services aux parents
Fédération des comités de parents du Québec

On m’a toujours dit que pour que mes enfants soient bien, je devais d’abord être bien moi-même.

Le ministère de la Famille l’a aussi bien compris et c’est pourquoi il a demandé à l’Institut de la statistique du Québec de mener une petite enquête pour savoir comment ils vont, les parents du Québec. Cette enquête québécoise sur la parentalité (EQP) a eu lieu du 14 mars au 21 août 2022 et ce sont 19 127 parents d’enfants âgés de six mois à 17 ans qui ont répondu à l’appel, menant à la production d’un imposant rapport de 336 pages.

De façon générale, ce rapport n’a pas réservé énormément de surprises, mais il a permis de mettre en chiffres quelques faits intéressants, notamment:

  • L’unicité des régions de Montréal, Laval et Québec par rapport au reste du Québec.
  • Des différences observables entre les mères et les pères quant à la perception du rôle parental, du niveau de stress, de la pression sociale ressentie, du travail ainsi que des finances.
  • Les mères en général plus jeunes et plus scolarisées que les pères qui, eux, sont plus nombreux à occuper un emploi.
  • Les mères plus stressées que les pères, mais aussi plus satisfaites qu’eux quant à leur rôle parental.

Est-ce qu’on est heureux ? Là est la question !

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Bonne nouvelle, il semblerait que oui ! Presque unanimement, les parents disent être heureux dans leur rôle parental et se sentir proches de leurs enfants. Toutefois, bien qu’on soit heureux… on est aussi stressés. En effet, près de trois parents sur cinq (61%) considèrent que prendre soin de leurs enfants demande plus d’énergie et de temps qu’ils en ont, 17% des répondants vont même jusqu’à dire que leurs enfants sont la principale source de stress dans leur vie.

Mais qu’est-ce qui est stressant quand on est parent ? Selon l’enquête, outre le stress occasionné par le fait qu’on a l’impression de courir toute la journée et de manquer constamment de temps, les éléments les plus stressants sont la gestion des écrans (39%), la discipline et l’encadrement (20%) ainsi que le suivi des apprentissages et des travaux scolaires (19%).

L’autre élément stressant digne de mention, c’est la pression qu’on s’impose tout seul. En effet, ce sont 48% d’entre nous, principalement des mamans, qui se mettons une pression invisible sur les épaules en ce qui concerne la façon de s’occuper de nos enfants. Cette pression viendrait d’abord de nous-mêmes, mais aussi de la famille (17%) et des médias/réseaux sociaux (12%).

Conciliation travail-famille – ça aussi, c’est stressant

Quand on parle de conciliation, les mamans seraient plus nombreuses que les papas à faire des concessions face à leur emploi en raison des enfants et des tâches domestiques. En effet, bien qu’il y ait trois mesures de conciliation travail-famille reconnues (horaire flexible, banque de temps, aménagement et réduction du temps de travail), plus de la moitié des parents ont indiqué ne pas y avoir recours. Le tiers des parents dit se débrouiller autrement (en demandant l’aide du partenaire ou de la famille, par exemple), un quart indique ne pas en avoir besoin (principalement les papas !) et entre 5% et 10% ont peur soit du jugement des autres s’ils utilisent l’une des mesures, soit de ne pas avoir de promotion.

En bout de ligne, les mères ont l’impression d’en faire plus que les pères quant aux tâches ménagères et à la vie sociale de la famille et les pères, de leur côté, ont l’impression d’en faire plus quand vient le temps de payer des factures et d’entretenir le domicile et la voiture. Genré le partage des tâches, vous dites ? Ça semble encore être le cas… majoritairement !

Et les familles monoparentales, on en parle ?

Évidemment. Il appert par ailleurs que les mères seraient plus nombreuses à être seules avec leurs enfants que les pères. Ces mères monoparentales seraient plus stressées que les pères monoparentaux et vivraient également dans un contexte plus précaire au niveau financier, notamment. Les papas seuls auraient, de leur côté, un moins bon accès à du soutien extérieur pour les aider dans leur rôle parental.

Et quand on a un enfant avec des besoins particuliers… 

Certains diront qu’on en parle déjà assez, d’autres pas, dans tous les cas, cette enquête révèle que ce sont près du quart des parents qui vivent avec au moins un enfant ayant un problème de santé physique ou mentale, un trouble du développement, de l’apprentissage ou du comportement.

Non seulement ces parents sont en général plus stressés que les autres, ils ont également plus de difficulté à concilier le travail et la famille et ont moins de soutien de la part de leur entourage qui est, lui aussi, épuisé (et stressé !).

Au final

On retient qu’on est stressés, mais heureux ! On retient aussi que malgré les efforts pour « dégenrer » la société, les chiffres démontrent que des différences existent encore entre l’expérience parentale des hommes et des femmes. Et pour terminer, tout comme dans la fable de Jean de la Fontaine « Le rat des villes et le rat des champs », être parent dans un grand centre et être parent dans un milieu plus petit, ça semble être deux histoires complètement différentes !

Et vous, êtes-vous heureux ?

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