Être un modèle de bonnes habitudes à l’égard des écrans : qu’est-ce cela veut dire?

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Ce mois-ci, nous nous intéressons à la question suivante : c’est quoi être un modèle de bonnes habitudes à l’égard des écrans?

Les enfants apprennent en partie en observant les comportements des personnes qui les entourent. C’est pourquoi la Société canadienne de pédiatrie recommande aux parents d’adopter de saines habitudes d’utilisation des écrans en présence des enfants pour leur offrir un modèle positif. De plus, en adoptant de bonnes habitudes d’usage des écrans, les parents diminuent la technoférence, un autre sujet abordé dans cet article.

L’écran de fond…

Une première action à intégrer dans votre quotidien pourrait être d’éviter de laisser un écran allumé… lorsqu’il ne sert à personne. Les écrans de fond sont présents dans près de 68% des foyers (Kabali et al., 2015). Pourtant, l’écran de fond diminue les interactions parents-enfants ainsi que certaines pratiques parentales qui favorisent l’apprentissage comme parler ensemble pendant le jeu (INSPQ, 2023). 

La déconnexion

Prévoyez aussi des moments de déconnexion, c’est-à-dire des moments où l’usage des écrans est réservé aux urgences. Cela peut être lors des repas, ou lorsqu’il est temps de mettre les enfants au lit. D’ailleurs, éteindre les écrans au moins une heure avant l’heure de l’endormissement est aussi une pratique permettant d’avoir une meilleure qualité de sommeil (Société canadienne de pédiatrie, 2017) … autant pour l’adulte que pour l’enfant!

Des fonctions dans votre téléphone pour vous aider…

La technologie peut aussi vous aider! Sur votre téléphone cellulaire, utilisez les fonctions de concentration dans les paramètres. Libérez-vous des notifications qui ne sont généralement pas urgentes, notamment celles en lien avec votre emploi. Lorsque vous avez une tâche à accomplir ou une conversation avec un membre de la famille, essayez de placer votre téléphone loin de votre œil et de votre main (rangé dans un sac, laissé dans une autre pièce, etc.). Effectivement, comme c’est le cas pour la période de classe ou de devoirs de vos enfants, il a été démontré qu’avoir son téléphone sur son bureau, même s’il n’est pas allumé, déconcentre la personne à qui appartient le téléphone (Tremblay, 2024).

La technoférence, qu’est-ce que c’est ?

Les recommandations ci-dessus ont toutes un but en commun : diminuer la technoférence, soit tout moment où un téléphone ou une tablette amène l’adulte à arrêter l’interaction qu’il a avec son enfant afin de regarder son appareil (INSPQ, 2023).

Effectivement, la technoférence peut avoir des répercussions sur le développement et la santé des enfants, notamment en diminuant la vigilance du parent.  Par exemple, si le parent regarde son téléphone en présence de son enfant, une partie de son attention est portée sur ce qu’il regarde (courriels, vidéo, texto) (INSPQ, 2023). Par conséquent, le niveau de surveillance parentale sera diminué, notamment dans les lieux publics comme la rue ou les aires de jeux, et le risque d’incidents et de blessures peut être augmenté. D’autre part, si l’attention du parent est portée sur le contenu à l’écran, le parent peut être moins alerte aux besoins que son jeune lui exprime. De ce fait, la réponse de l’adulte est souvent plus lente ou moins appropriée aux besoins de l’enfant (INSPQ, 2023).

Diminuer la technoférence dans nos interactions quotidiennes a plusieurs avantages autant pour l’adulte que pour l’enfant. Toutefois, les avis de messages et les alertes affichées sur notre téléphone sont difficiles à ignorer. Éviter l’écran de fond, limiter l’utilisation de notre téléphone dans certains lieux (comme dans les parcs et les aires de jeux) et à certains moments (comme avant l’heure du coucher) sont de premiers gestes qui contribuent à diminuer la technoférence et à intégrer sainement les écrans dans la vie de famille.   

Cet article est le troisième article d’une série de quatre portant sur les écrans et les jeunes.  Cette chronique a été écrite dans le cadre du projet PISE, financé par le Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC) et mené par Andréanne Gagné, professeure titulaire à l’Université Laval. Chaque mois, nous répondons à une question qui nous a été posée par des parents lors de colloques ou de conférences.

Références bibliographiques  

INSPQ.(2023). Usage des écrans par les parents en présence de leur enfant de 0 à 6 ans : les effets sur les pratiques parentales. https://www.inspq.qc.ca/sites/default/files/publications/3307-usage-ecrans-parents-presence-enfant-0-6-ans.pdf

Kabali, H. K., Irigoyen, M. M., Nunez-Davis, R., Budacki, J. G., Mohanty, S. H., Leister, K. P., & Bonner, R. L., Jr (2015). Exposure and Use of Mobile Media Devices by Young Children. Pediatrics, 136(6), 1044–1050. https://doi.org/10.1542/peds.2015-2151

Société canadienne de pédiatrie. (2017). Le temps d’écran et les jeunes enfants : promouvoir la santé et le développement dans un monde numérique. Paediatrics & Child Health, 22(8), 469–477. https://doi.org/10.1093/pch/pxx121  

Tremblay, T. (2024).L’utilisation des écrans en contexte scolaire et la santé des jeunes de moins de 25 ans : effets sur la cognition    État des connaissances. Institut national de santé publique du Québec. https://www.inspq.qc.ca/sites/default/files/2024-02/3434-utilisation-ecrans-contexte-scolaire-sante-jeunes.pdf