Le temps d’écran – d’hier à aujourd’hui

Annie Goudreau, agente à la recherche et aux services aux parents
Fédération des comités de parents du Québec

À l’époque où mes fils étaient bébés, le gros « hit », c’était les DVD de Baby Einstein. Nos enfants restaient figés devant l’écran pendant des heures à apprendre l’alphabet, les nombres, les animaux de la ferme, les formes et les couleurs, le tout sur fond de musique classique de grands compositeurs.

Ce dont nous n’avions pas conscience à l’époque, c’est que malgré le volet « instructif » de la chose, les interactions de nos enfants avec leur environnement ne se faisaient qu’à travers un écran.

Nos enfants ne travaillaient pas leur motricité fine comme le faisaient ceux qui manipulaient des blocs, des ciseaux ou des crayons à colorer. Ils n’apprenaient pas non plus l’autorégulation de leurs émotions puisque dès les premiers signes de colère ou de tristesse, Hop! On allumait la télé.

Aujourd’hui, les tablettes et cellulaires ont remplacé les DVD. Baby Einstein n’est plus à la mode, c’est maintenant YouTube et TikTok qui le sont avec leurs accès faciles à du divertissement instantané.

Mais tout comme hier, les enfants d’aujourd’hui sont en contact avec un écran souvent avant même de prononcer leur premier mot. D’ailleurs, selon la Société canadienne de pédiatrie, presque tous les enfants sont exposés aux écrans avant l’âge de deux ans et un faible 15% des enfants de trois et quatre ans y sont exposés moins d’une heure par jour.

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Julie Cailliau, directrice de l’Observatoire des tout-petits, souligne que pendant la période de zéro à cinq ans, « Les neurones se connectent entre eux et se connectent quand l’enfant entre en interaction avec son environnement, avec son entourage. (…) Si un enfant passe du temps devant un écran au lieu de vivre [des] expériences stimulantes, c’est du temps qu’il a perdu pour son développement ».

Alors, qu’est-ce qu’on peut faire comme parent ?

D’abord, donner l’exemple!

Suite à l’Enquête québécoise sur la parentalité en 2022, l’Observatoire des tout-petits a révélé que la moitié (51%) des parents d’un enfant de moins de cinq ans considère utiliser trop leur cellulaire lorsqu’ils sont en présence de leur enfant. 39% des parents consultent leur téléphone plutôt que de jouer ou d’interagir avec l’enfant et 33% trouvent très difficile de ne pas regarder leur cellulaire.

Mais quand on a un téléphone entre les mains, on est moins vigilant, moins attentif aux besoins et émotions de l’autre, on parle moins ou on utilise des phrases simples et courtes…

Tous ces petits gestes anodins dont on n’a pas nécessairement conscience peuvent toutefois avoir des répercussions sur le développement socioaffectif de notre enfant et le développement de son langage, entre autres. En mettant nous-même notre cellulaire de côté, nous sommes davantage en mesure de créer des interactions avec l’autre et de stimuler différentes facettes de son cerveau.

En mettant notre écran de côté, nous pouvons accompagner notre enfant dans la découverte de ses sept sens : l’odorat, l’ouïe, la vue, le toucher, le goût… le système proprioceptif (conscience du corps) et le système vestibulaire (équilibre). C’est aussi l’occasion de travailler l’identification des émotions et la gestion de celles-ci via des alternatives aux divertissements instantanés.

Voici ce que la Société canadienne de pédiatrie recommande au sujet du temps d’écran :

Temps d’écran recommandé selon l’âge

  • Moins de deux ans aucune exposition à la télévision ni à tout autre écran.
  • De deux à cinq ans : une heure ou moins par jour.

Et si votre enfant a plus de cinq ans ?

Il n’est jamais trop tard pour agir!

Vous avez envie d’en savoir plus sur les constats faits par l’Observatoire des tout-petits et sur les effets des écrans sur les enfants ? Cliquez ici!

Vous pouvez aussi consulter le mémoire de la FCPQ, présenté dans le cadre de la Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le développement des jeunes.

Nos services-conseils

Vous pouvez communiquer avec nous pour toute question concernant :

  • Les instances de participation parentale
  • La Loi sur l’instruction publique
  • La réussite de votre enfant
  • Le bien-être de votre enfant à l’école
  • Les problèmes de communication avec l’école

Foire aux questions

Comment favoriser la persévérance scolaire?
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Mon enfant a des besoins particuliers et il va entrer à l’école, que faire?

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