Pour une valorisation du métier d’élève

Des rapports publiés au cours des derniers mois ont suscité une vaste réflexion collective sur le travail des jeunes. Ce printemps, le ministre du Travail, monsieur Jean Boulet, a présenté un projet de loi visant à interdire le travail aux jeunes de moins de 14 ans et à limiter le nombre d’heures hebdomadaires qui peut y être consacré. Au-delà des mesures proposées, je souhaite que l’on garde en tête que le premier travail des jeunes demeure celui d’aller à l’école.

Étudier, c’est un véritable travail qui mobilise toutes ses facultés et ce, à temps complet. Au sortir de la pandémie, nous avons pu constater que plusieurs ont dû réapprivoiser leur métier d’élève. Au cœur de ce métier se trouvent notamment les apprentissages disciplinaires. À cet égard, bien après l’examen et le bulletin, ces acquis seront réinvestis et soutiendront le développement des compétences et des expériences de vie. Ils joueront également un rôle déterminant dans la poursuite d’un parcours scolaire menant vers une formation professionnelle, technique ou préuniversitaire.

Mais il n’y a pas que les devoirs et les examens qui comptent! Dans les cours, l’élève s’approprie un riche héritage culturel, développe son sens de l’organisation, apprend à travailler en équipe et affûte son esprit critique. Les savoirs scolaires s’avèrent essentiels pour trouver un emploi stimulant, mais également pour s’engager dans une citoyenneté active.

À l’école, tout un monde de possibilités s’ouvre aux élèves. Ceux-ci y découvrent de nouvelles passions, de nouvelles cultures, s’investissent dans le sport, dans les arts, dans des réflexions sociales et civiques et même découvrent la richesse de l’implication dans la communauté. Si les voyages forment la jeunesse, c’est encore plus vrai pour les activités académiques et parascolaires. L’école, c’est aussi l’atelier d’improvisation, la partie de hockey cosom, la radio étudiante, le comité vert et les conférences inspirantes, sans compter sur les précieux liens noués avec les camarades et le personnel. Bref, ce sont autant d’occasions de se forger une identité propre.

Le plus génial, c’est que notre école publique offre toutes ces possibilités! Les débats sur les procédures, les structures, les contenus nous font parfois oublier que chaque jour, des dizaines de milliers d’élèves se réunissent pour s’épanouir et se réaliser.

Tout ce bagage disciplinaire, culturel et social s’acquiert lentement, auprès d’un personnel chevronné, attentionné et dévoué; un personnel dont l’expertise est quotidiennement mise au profit du développement et du bien-être des jeunes. C’est un travail de longue haleine qui exige de soi l’assiduité et la persévérance.

Face à cet enjeu du travail des jeunes, il importe de se rappeler que ce sont les élèves qui évoluent dans de bonnes dispositions qui en profiteront le mieux. L’Institut de la statistique du Québec expose le constat que même à dose modérée, le travail peut nuire à la réussite éducative et peut entraîner des conséquences néfastes pour la santé physique et mentale des jeunes.

Est-ce qu’un travail rémunéré peut être riche d’apprentissages? Certainement! C’est d’ailleurs une discussion importante à avoir avec son enfant. Il n’en demeure pas moins que l’école est sans l’ombre d’un doute le meilleur endroit pour vivre pleinement sa jeunesse, pour s’instruire, pour socialiser et pour se qualifier. Qui plus est, par l’entremise des comités de parents, des conseils d’établissement et des conseils d’administration, les parents ont voix au chapitre pour veiller à ce que l’école mette tout en œuvre pour former notre société québécoise.