Rêver d’une école au cœur de sa communauté
Par Hervé Charbonneau, responsable de la formation et des activités à la FCPQ
Le 18 mai dernier, j’ai eu l’occasion de visiter la toute nouvelle école de l’Étincelle, le projet de Lab-École du Centre de services scolaire des Rives-du-Saguenay.
Situé à Chicoutimi, cet établissement est une construction entièrement neuve incorporant tous les principes mis de l’avant par le Lab-École, organisme à but non lucratif qui s’est donné comme mission de rassembler une expertise multidisciplinaire pour concevoir les écoles de demain.
Bien entendu, on ne peut que s’émerveiller devant cet édifice et ses aménagements, qui redéfinissent la façon de penser l’école. L’accent est mis sur les aires ouvertes, sur des pratiques pédagogiques favorisant la collaboration, la mixité et l’entraide, et sur la création d’un sentiment d’appartenance au milieu. Dans cette perspective, l’école propose des espaces d’apprentissages innovants et polyvalents ainsi qu’une réelle intégration des espaces intérieurs et extérieurs dans la vie scolaire.
Mais au-delà des aménagements repensés et des pratiques pédagogiques qui en découlent, c’est l’aspect « communauté » qui a avant tout retenu mon attention.
À l’occasion de la visite des lieux, le souci d’ouverture de l’école à la communauté est souvent ressorti, que ce soit dans le désir de voir des usagers autres que les élèves s’approprier les aménagements extérieurs en dehors des heures de classe ou dans la présence périodique d’une personne-ressource en pédiatrie sociale dont un des rôles est d’aider certains parents à se « réconcilier » avec l’école, ou encore dans le fait de permettre à des organismes communautaires d’utiliser certaines installations comme le local de cuisine pour y faire de la cuisine collective.
Ce souci d’ouverture se retrouve aussi dans les partenariats entre l’école et les organismes du milieu, notamment l’Épicerie communautaire La Recette, voisine de l’école. Si le but premier de tels partenariats est de promouvoir les valeurs sociales et solidaires auprès des élèves, il rejoint aussi cette notion de connexion entre l’école et la communauté que l’ensemble des écoles gagnent à développer.
Car, bien que l’on aimerait pouvoir étendre le modèle d’aménagement de l’école de l’Étincelle à toutes nos écoles, d’ici à ce que cela soit possible, la clé de la mise en place d’environnements favorables et d’activités stimulantes pour les élèves réside dans les partenariats qui doivent se construire entre l’école et les acteurs de sa communauté. Cette reconnaissance du rôle clé de la communauté fait d’ailleurs partie des constats issus du Colloque national de la FCPQ du 3 juin 2017, dont le thème était « Le projet éducatif au cœur de la communauté ».
Dans les faits, il existe dans la communauté que dessert toute école des personnes, groupes et organismes avec qui l’école peut s’allier afin d’enrichir la vie scolaire, d’ouvrir les élèves au monde dans lequel ils vivent et de favoriser leur réussite, que ce soit en organisant des ateliers d’agriculture durable, en établissant des classes en nature ou encore en mettant sur pied des projets pédagogiques particuliers.
Et la création de ce lien entre l’école et la communauté passe en premier lieu par le conseil d’établissement, au sein duquel deux places sont spécifiquement réservées aux représentants de la communauté. La présence de ces représentants au conseil n’est pas un hasard. Elle vise notamment à faciliter cet arrimage essentiel des ressources du milieu aux besoins de l’école et, surtout, au projet éducatif de celle-ci.
Pensez-y bien lorsque vous vous demanderez qui vous pourriez bien inviter à siéger comme représentants de la communauté à votre conseil d’établissement.