Violence à l’école : agir ensemble, maintenant!


Par la CSQ et la FSE-CSQ
Cet article est publié dans le cadre d’un partenariat entre la Fédération des comités de parents du Québec et la CSQ et la FSE-CSQ, à l’occasion de notre Activité nationale : Le bien-être…la clé de la réussite !
Plus d’un prof sur deux a subi de la violence cette année. Les enfants ne sont pas non plus épargnés. La violence à l’école n’a rien de banal. Pour la prévenir efficacement, la collaboration entre les familles et le personnel scolaire est incontournable..
Au total, 52 % des enseignantes et enseignants disent avoir été victimes de violence depuis la rentrée scolaire 2024-2025. Ce nombre, tiré d’une récente consultation de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) auprès de 7 300 répondantes et répondants, illustre l’ampleur du problème.
À cela s’ajoutent d’autres données préoccupantes : le nombre de réclamations liées à des agressions envers les travailleuses et les travailleurs du milieu scolaire et acceptées par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a bondi de 77 %. Les interventions dans les écoles ont également été multipliées par cinq.
Des gestes qui ne sont pas anodins
Les formes de violence sont multiples : verbale, physique, psychologique, à caractère sexuel ou en ligne. Dans le réseau scolaire, 84 % des enseignantes et enseignants touchés ont subi de la violence verbale (90 % chez le personnel enseignant au secondaire) et 46 %, de la violence physique (58 % chez le personnel enseignant du préscolaire et du primaire). Les écoles spécialisées, où travaillent des équipes accompagnant des élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation, sont les plus touchées avec un taux de violence physique pouvant atteindre 70 %.
Ces gestes ne sont pas sans conséquence. Les répercussions sont bien réelles : trouble du sommeil, détresse psychologique, maux physiques, absentéisme et perte de motivation pouvant aller jusqu’à l’abandon de la profession. Du côté des élèves, les impacts peuvent également être importants. Plus du tiers des jeunes vivront au moins un épisode de violence au cours de leur parcours scolaire, ce qui nuit directement à leur réussite scolaire et à leur sentiment de sécurité.
Un enjeu à prendre au sérieux
Pour la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), le message est sans équivoque : la violence à l’école ne doit jamais être banalisée. Il importe de mettre en place une véritable culture de la tolérance zéro où chaque geste est pris au sérieux, documenté et suivi d’actions concrètes. Cela signifie aussi que les employeurs doivent assurer un meilleur soutien au personnel : actuellement, seuls 33 % des enseignantes et enseignants victimes de violence disent que leur direction s’assure de leur capacité à poursuivre leur travail.
Le milieu scolaire ne peut porter seul la responsabilité de la tolérance zéro. La collaboration avec les parents est primordiale et leur implication peut faire toute la différence. Une relation de confiance et une communication ouverte entre les familles et les équipes-écoles permettent d’anticiper certaines situations, d’intervenir plus efficacement et de créer un filet de sécurité autour des jeunes.
La prévention passe aussi par l’éducation, rappellent la CSQ et la FSE-CSQ. Outiller les élèves dès le préscolaire, renforcer leurs compétences sociales et émotionnelles, favoriser un climat scolaire sain et offrir au personnel de l’éducation des formations continues adaptées à la réalité du terrain font partie des solutions proposées.
La violence à l’école est un phénomène complexe qui dépasse les murs des établissements scolaires. Des facteurs sociaux, familiaux et individuels sont en jeu. Une chose est certaine : pour garantir un climat sécuritaire et favoriser la réussite de tous les élèves, la mobilisation de toute la communauté éducative est essentielle.